Oubliez les podiums, oubliez les 52 collections par an et la cohue des soldes.
Ralentir la mode pour ralentir le monde

L’heure est à la slow fashion : une production moins intensive, en petites quantités (ou mieux encore, en précommande), qui favorise les matières les plus durables possibles. La slow fashion, c’est aussi une consommation plus sobre et raisonnée –non, vous n’avez pas besoin de cette quatorzième paire de sneakers. Privilégier la qualité du vêtement à la quantité, acheter d’occasion, et enfin pourquoi pas appeler tante Monique pour se (re)mettre au tricot.
Eh bien, ça change tout.
Parce que voilà, l’industrie du textile, c’est 1,2 milliards de tonnes de CO2 par an. C’est plus que les émissions de tous les vols internationaux et la navigation maritime combinés. C’est la 2ème industrie la plus polluante au monde après le pétrole. Et d’ici 2050, elle pourrait bien représenter ¼ de notre bilan carbone mondial.
Lors de la production d’un vêtement, ce sont la production des matières premières et leur mise en forme qui sont les phases les plus impactantes, sur l’environnement comme sur les femmes et les hommes. Et détrompez-vous, les matières nobles sont souvent celles qui ont l’impact le plus important (adieu cachemire, laine et douce soie !).
- Apprendre à faire le tri. Réveiller la Marie Kondo qui sommeille en nous, ranger, donner, revendre.
- Privilégier les produits en pré-commandes, conçus localement.
- Adopter un mode de consommation minimaliste. C’est-à-dire choisir des pièces intemporelles. Par conséquent, fuir les effets de mode.
- Ne pas se fier aux apparences, et aller au-delà de la communication trompeuse qui utilise les mots magiques –engagé, durable, responsable. Regarder ce qui se cache sous les coutures (sur Clear Fashion, par exemple –on vous en parlait dans cet article).
- Opter pour du vintage et de la seconde main.
C’est d’ailleurs ce que propose Carry Somers, avec la Fashion Revolution, qui a lieu en ce moment, du 18 au 24 avril 2022.
Le concept : porter vos vêtements à l’envers le temps d’une journée, histoire de révéler ce qui se cache sur leurs étiquettes. Un mouvement qui prône donc une industrie de la mode qui place l’environnement et l’humain avant le profit.
Bien sûr, la meilleure solution reste d’arrêter de consommer tout court. Mais entre vivre nus et se ruer sur la fast-fashion, il y a tout un monde…