Comme vous le savez tous, ce 20 novembre, le coup de sifflet qui a lancé la Coupe du monde de football a retenti. Jusqu’au 18 décembre, c’est au Qatar que les joueurs s’affronteront sur le terrain.
Coupe du monde au Qatar et écologie : une dualité explosive
Évènement attendu par les supporters du monde entier, cette compétition est la cause de nombreuses polémiques, que ce soit concernant les conditions sociales des travailleurs ou le climat. MIEUX ne mouillera pas le maillot cette saison, mais nous donnerons notre avis.
La localisation de la Coupe du monde 2022 soulève à elle seule plusieurs interrogations.
Tout d’abord, il faut savoir qu’au Qatar, émirat du Moyen-Orient, règne un climat désertique : très chaud en été (les températures varient entre 40 et 50 °C) et très doux en hiver. Alors évidemment, lorsque l’on décide d’y jouer une Coupe du monde de football, il est nécessaire de s’adapter. Ainsi cette année, la compétition aura lieu en hiver, première historique. On ne voudrait pas voir nos joueurs transpirer de trop sur le terrain.
D’autre part, le Qatar étant un pays sans passé footballistique, presque aucune infrastructure n’était en place. De fait, ce sont sept stades qui ont été construits pour accueillir les matchs, en plus de celui qui existait déjà et qui a subi d’importantes rénovations. Les chantiers ont été coûteux, autant sur le plan financier qu’humain. Nous en reparlons plus bas.
Face à ces constatations, une question s’impose alors : pourquoi un tel choix ?
C’est une investigation de Complément d’enquête qui a mis en lumière l’existence de réunions, en 2010, entre le président de la République française alors en fonction (Nicolas Sarkozy) et certains représentants qataris. À cette époque, les négociations pour l’attribution de la Coupe du monde battaient leur plein et le Qatar n’était clairement pas le premier sur la liste. Des soupçons de corruption pèsent sur les politiques et dirigeants de la FIFA depuis maintenant dix ans. Pour des informations plus complètes, nous vous renvoyons vers l’émission de Complément d’enquête.
Quand on sait que qualifier une entreprise, un produit ou un évènement de “neutre en carbone” est déjà considéré comme de l’éco-blanchiment selon l’ADEME, on ne part pas du bon pied. Alors quand certains médias nous annoncent que la Coupe du monde de football sera neutre en carbone, il y a de quoi se poser des questions.
La climatisation des stades
Intéressons-nous en premier lieu à ces nouveaux stades. Ils sont tous équipés d’un système de climatisation très performant pour pallier les chaleurs caniculaires. Ces systèmes sont très gourmands en énergie et pour couronner le tout, certains des stades sont à ciel ouvert, ce qui promet une perte considérable d’énergie.
Ceux qui restent s’en tirent avec un bien maigre salaire, quand il est payé : 1 euro de l’heure pour 10 heures par jour et un rythme de 6 à 7 jours travaillés en moyenne.
Par ailleurs, les chantiers ne se limitent pas à la construction de stades, mais viennent s’y ajouter plusieurs autres constructions. Ont été érigés notamment un aéroport, des routes, des systèmes de transports publics et une nouvelle ville, rien que ça, pour accueillir la finale. Certaines de ces infrastructures sont à usage unique. Aberrant.
Enfin, il est important de préciser qu’à ce bilan s’ajoutent les émissions carbone des avions transportant les supporters d’un pays à l’autre.
Si l’on en croit les dires de Fabian Bonnel et Anne Costes, respectivement vice-présidente et capo du groupe de supporters les Irrésistibles Français, la Coupe du monde a considérablement augmenté en prix par rapport au mondial de 2018. Outre le prix des billets qui est monté de 12 à 20 % selon les catégories (on parle de 530 euros pour un match de finale en catégorie supporters), ce sont également les frais de voyage associés qui rendent le déplacement très onéreux.
Tout d’abord, ce sont les billets d’avion qui ont flambé : l’aller-retour depuis la France coûte approximativement 1 600 euros.
D’autre part, le Qatar s’est fixé un gros challenge en acceptant d’accueillir autant de visiteurs sur une aussi courte période, compte tenu des capacités d’accueil du pays. Résultat ? Des logements très difficiles à trouver et souvent très chers. Ceux qui choisissent de s’excentrer devront rajouter le prix des transports pour rejoindre les stades.
Finalement, le nombre de supporters en mesure de débourser le prix pour encourager leur équipe sur place sera minime cette année comparé aux éditions précédentes. À tel point que de faux supporters envahissent les rues au Qatar. Les faits sont assumés par le gouvernement.
Notre avis, chez MIEUX, c’est qu’un évènement de l’envergure de la Coupe du monde de football ne peut pas se permettre d’ignorer les enjeux sociaux et climatiques actuels. C’est pour cette raison qu’un appel massif au boycott tout à fait légitime a eu lieu en France.
Le temps semble venu de considérer une réforme du milieu sportif, afin de le rendre plus durable, convivial, digne et équitable ! Retrouver l’esprit sportif, somme toute.
Ce n’est pas chez MIEUX qu’un match de football sera diffusé pour cette Coupe du monde en tous cas !
PS : De nombreuses autres polémiques existent autour de cette Coupe du monde, notamment celles concernant la politique d’accueil des supporter LGBTQIA+, qui rappelons-le, sont persécutées et emprisonnées au Qatar. Nous saluons les joueurs arborant le brassard de soutien à la communauté depuis le début des matchs.